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Dans l’intimité du sac d’un alpiniste voyageur

Le transport du matériel d’expédition est un parcours du combattant qui commence bien avant le départ en expédition. Le matériel collectif (cordes, tentes, réchauds, gaz, pelle à neige, pieux à neige, nourriture d’altitude…) part souvent en frêt avant les alpinistes, emballé dans des bidons plastique hermétiques. Reste ensuite à acheminer le matériel personnel. Et plutôt que d’un sac, il faut plutôt parler des sacs de l’alpiniste voyageur:

  • le petit sac à dos léger, qui voyage en cabine.

Y loger le lourd et l’indispensable (chaussures, veste Gore-Tex, appareil photo avec suffisamment de batteries en l’absence de possibilité de recharge, médicaments) mais non, pas les mousquetons ni les crampons ni le piolet…

  • le gros duffle bag, qui va dans la soute de l’avion puis jusqu’au camp de base sur le dos d’un porteur, d’un âne ou d’un yack.

Il doit être solide, pour pouvoir servir de ballon de football à un yack énervé; étanche, pour ne pas prendre l’eau quand le yack mécontent l’envoie voler dans la rivière en contrebas; de grande capacité (148 litres pour le mien), pour pouvoir caser tout ce qui suit…

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Méfiez-vous de l’eau qui dort… ou chantez-lui une berceuse!

029-TreckYacks0Cédez toujours le passage à un yack! (proverbe tibétain)

  • le gros sac à dos, qui va sur le dos de l’alpiniste.

De contenance moyenne (30 à 40l) pour une course dans les Alpes, sa capacité augmente sensiblement pour les expéditions (60-80l) où il faut porter son matériel personnel et une part du matériel collectif (cordes, tentes, réchauds, gaz, pelle à neige, pieux à neige…). Un choix (cornélien!) doit souvent être fait entre le poids du sac à vide et le confort qu’il offre pour le portage. Certains sacs pèsent plus de 3kg à vide: ça part mal…

Dans le duffle bag, on mettra le gros sac à dos (vide) ainsi que l’équipement figurant sur la liste d’expédition dont les principaux éléments sont les suivants. Si, si, tout est indispensable…

La technique classique des couches de vêtements

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Les couches sont rangées de haut en bas par ordre de priorité dans l’habillage: la plus haute sur la photo à même la peau, la plus basse au-dessus de toutes les autres. Le nombre de couches peut être diminué ou augmenté à volonté en fonction de l’activité ou de la météo (froid, vent, neige).

En haut du corps, on pourra superposer jusqu’à quatre couches (à droite sur la photo):

  • la première couche, à même la peau, est en fibres synthétiques, évacuent la transpiration et sèchent rapidement, évitant la sensation de frisson à l’arrêt. Les caractéristiques de cette couche doivent être adaptées à l’activité pratiquée et l’environnement dans lequel on évolue.
  • la seconde couche: micro-polaire.
  • la troisième couche: polaire épaisse.
  • la quatrième couche: une veste imperméable qui coupe le vent, en Gore-Tex ou tissu similaire.

A l’identique, en bas du corps, on pourra superposer jusqu’à trois couches (à gauche sur la photo): la première couche est un collant en fibre synthétique; la seconde couche est un collant en polaire; la troisième couche est un pantalon Gore-Tex.

Pensez à choisir les tailles des vêtements en conséquence. Mesdames, laissez votre amour-propre à la maison et n’hésitez pas à prendre une taille en plus du 38 mannequin… Ne pas oublier de prendre plusieurs exemplaires si vous ne voulez pas, au bout de quelques jours, sentir comme le yack dont il est question plus haut dans l’article…

Les accessoires (essentiels)

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  • Le quart pour manger et boire le thé; à l’intérieur, une poudre goût framboise (certes un peu chimique) pour donner un meilleur parfum à l’eau de fonte… La bouteille en plastique qui sert d’urinoir quand il fait trop froid la nuit pour sortir sans se geler les parties intimes… La thermos pour conserver un thé chaud pendant les premières heures de la journée (à ne pas confondre avec la bouteille mentionnée précédemment…)… La crème solaire et le stick pour les lèvres avec indice maximal de protection (je vous conseille la gamme Anthelios de la Roche-Posay…).
  • Les grosses moufles, les gros gants, les gants en polaire (gris), les sous-gants de soie (bleus), plusieurs couches pouvant être superposées.
  • Le masque de ski et les lunettes de soleil, protection d’indice 4 pour filtrer le maximum d’UV et protéger la vue de la forte réverbération de la neige.
  • Le buff (gris), pour protéger la gorge, ou la tête… Prend toutes les formes depuis le cache-nez jusqu’au foulard de corsaire. très utile en cas de grand vent quand il ne fait pas trop froid.
  • Les chaussettes triple épaisseur spécial grand froid… pour ne pas geler ses petits petons.
  • Le bonnet avec une membrane coupe-vent et qui protège les oreilles… A porter la journée, le soir au bivouac ou même la nuit dans le duvet quand il fait froid et que le manque d’oxygène, en altitude, vous empêche de respirer et vous force à sortir la tête du sac de couchage!

Si avis de grand froid: le DUVET!

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Veste et pantalon, en fonction de l’intensité du froid attendu. Les chaussons en duvet, pour le confort au bivouac. La chapka, pour tenir ses oreilles et son cerveau au chaud. le masque en néoprène, pour protéger le nez et le visage de la morsure du froid. Les chaussures d’expé, avec chausson en alvéolite digne d’un cosmonaute et surbotte intégrée.

 Le matériel de progression

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Casque, piolet, baudrier, bâton de marche ultra-léger, poignée d’ascension (bleue pour les droitiers, jaune pour les gauchers), prussik (noeud auto-bloquant sur mousqueton), sangle, descendeur (pour les rappels), crampons. Une ascension plus technique demandera des crampons plus agressifs et deux piolets techniques.

Le couchage

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Une règle pour le couchage: s’isoler du sol, surtout quand vous campez sur la neige. Là aussi, on pratique la technique des couches. La couverture de survie (zut, je l’ai oubliée sur la photo…). Ensuite, un matelas mousse (facultatif) et surtout le matelas auto-gonflant, élément incontournable, qu’on prendra soin d’éloigner des crampons pour ne pas le percer. Entre la couverture de survie et le(s) matelas, on pourra glisser les pantalon et veste Gore-Tex et le sac à dos vide pour améliorer encore l’isolation. Vient ensuite le sac de couchage. Plume (duvet) ou synthétique? Cela dépend essentiellement de l »humidité des régions où vous allez évoluer, ainsi que du poids que vous pouvez prendre: le synthétique sèche plus vite mais pèse beaucoup plus lourd. Faites attention aux températures annoncées par les fabricants: entre notions de « confort », température « minimale » d’utilisation… Renseignez-vous sur les conditions que vous allez rencontrer; fiez-vous au prix (un duvet bon marché n’a protégé personne en Antarctique); interrogez-vous objectivement sur votre propre sensibilité (êtes-vous frileux ou supportez-vous de vivre en hiver dans une maison sans chauffage?).

 

Manquent ici le lecteur MP3, quelques bons bouquins, un carnet de notes pour immortaliser souvenirs et émotions, un nécessaire léger de toilette et quelques lingettes. Quelques tee-shirts pour la marche d’approche (si, si, il fait parfois beau et chaud!), un pantalon de marche, des tongues ou sandales pour passer les gués des torrents…

Maintenant, vous comprenez pourquoi l’empaquetage prend un peu de temps et se termine par un coup de stress à l’aéroport au moment de l’enregistrement, quand l’hôtesse vous explique que non, elle ne peut prendre votre bagage trop lourd sans demander le paiement d’un excédent. Une solution dans ce cas: alléger le bagage de soute en chaussant les bottes d’expédition et en mettant la doudoune et le bonnet voie le baudrier… Sauna garanti si la scène se passe à Delhi par trente-cing degrés et 100% d’humidité!

1 commentaire pour “Dans l’intimité du sac d’un alpiniste voyageur”

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